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Allée Couverte Crec'h Guillé
Un sommeil de plus de 4000 ans
Ce monument a été découvert en 1956 puis fouillé et restauré de 1963 à 1966 sous la direction de J.L'Helgouach. Il s'agit d'une « tombe à entrée latérale », ainsi dénommée en raison de la position de l'accès à la chambre funéraire. Cette petite série de monument (une quinzaine en Bretagne et en Mayenne) semble liée à une tradition architecturale qui se développe par ailleurs aux Pays-Bas. Comme les véritables allées couvertes (à entrée axiale), elle fait partie des tombes mégalithiques les plus tardives de la région.
La datation par radiocarbone des charbons de bois trouvés pendant la fouille a montré que cette sépulture était encore en usage vers 2500-2000 avant J.C., ce qui correspond à la période de transition entre le Néolithique et l'Age du bronze (alors que les dolmens les plus anciens de Bretagne, comme Barnenez près de Morlaix, remontent à 4500 avant J.C. au moins).
Une entrée latérale
Sur la façade sud mais décalée vers l'est, l'accès à la tombe sé fait par un court passage qui débouche dans la chambre entre deux piliers rapprochés formant une porte derrière une pierre de seuil. La partie orientale (à droite en entrant) est plus courte, plus étroite et moins haute que son vis-à-vis (une telle asymétrie est de règle sur ce type de monument). Bien que l'extrémité occidentale de la chambre ait été détruite par des carriers, l'arrachement des piliers manquants a pu être retrouvé par les fouilleurs ; sa longueur totale atteint 15m environ mais un espace important, dépourvu de toute structure interne, subsiste dans la partie Ouest du tertre.
Stèle
Presque face à l'entrée, un des piliers porte deux mamelons surmontant un arceau. Cette figure, dégagée en faible relief par piquetage de la surface environnante, correspond à la représentation extrêmement stylisée de la principale divinité vénérée au néolithique, la « grande déesse » de la fécondité et de la mort, évoquée par ses seins et un grand collier (à moins que ce ne soient ses bras croisés sur la poitrine). Dans la région, des figurations analogues se retrouvent à Prajou-Menhir (Trébeurden) et Kergüntuil (Trégastel).