Eglise Saint-Gobrien
UNE ÉGLISE À DÉCOUVRIR
C'est la grande tempête de 1987 sur la Bretagne qui a amené à la découverte fortuite de décors oubliés depuis près de trois siècles cachés sous les enduits successifs et les badigeons. Des fouilles ont été entreprises par des archéologues et amenées à des découvertes incroyables.
« L’intérieur gratté couche par couche »
En chantier, Saint-Gobrien a été fermée pendant une dizaine d’années avant de rouvrir en 2002. « L’intérieur a été gratté couche par couche ». Les décors peints ont été sauvegardés, rénovés, protégés. Le plus vieux est une croix du XIe siècle. On peut y découvrir une multitude de personnages... la Cène, la mise au tombeau de la vierge Marie, etc. Les traits épais des visages, les grands pieds du diable, les dessins du XIIIe ornant le mur sud de leur style naïf sont particulièrement remarquables.
En face, c’est un dragon, entouré de figures géométriques en trois dimensions. Et sous la voûte principale, un calendrier agraire.
Jaune et rouge orangé, ces deux couleurs dominantes viennent des ocres utilisées, peut-être rapportées de Roussillon, en Provence, ou de Bourgogne. Elles donnent à la petite église sa chaleur.
J'ai eu la chance de pouvoir profiter seul de cet endroit. Probablement, l'un des lieux patrimoniaux que j'ai visités qui m'a procuré le plus d'émotions.
La recherche a été strictement limitée à l'emplacement supposé de l'abside primitive au niveau du chœur actuel. Les indications très partielles fournies par la fouille ont toutefois apportés des réponses sur la nature du chevet à l'époque romane.
L'église de Morieux comprenait certainement à l'époque romane un chœur quadrangulaire à chevet plat ou à abside d'une largeur de 6,10 m et dont on ne connaît pas la profondeur. Les murs qui le constituent ont une largeur identique à celle de la nef, c'est-à-dire 0,80m de large. Il est possible que les hauts des murs comprenaient à l'extérieur des modillons sculptés dont un témoignage semble subsister au-dessus de l'arcade nord. La nef et le chœur étaient séparés par un arc triomphal dont l'arc était en plein cintre, de même que la baie haute récemment dégagée dans le chœur. La base des murs et des piliers est soulignée par
une base chanfreinée. Un emmarchement permettait d'accéder de la nef vers le chœur par une volée de
trois marches auquel on associe un sol de terre battue.
