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Brocéliande - Eglise du Graal

Brocéliande - Terre de Légendes

Brocéliande etre kevrinoù ha mojennoù


​L’église du Graal
Le principal attrait de l’église réside dans l’évocation des légendes de la Table Ronde et du mystère du Graal. Il semble que Tréhorenteuc soit le seul sanctuaire à avoir ainsi célébré la coupe mystérieuse. Bien que la société médiévale ait investi l’objet de ses plus hautes valeurs, l’institution religieuse a toujours montré circonspection et réserve sur le sujet.
Douze stations du chemin de croix ont pour cadre Tréhorenteuc et le Val sans Retour. Les artistes eux-mêmes y sont représentés. Mais c’est la 9estation qui fit la célébrité du chemin : Jésus tombe pour la troisième fois aux pieds... de la fée Morgane, insolemment vêtue d’une très légère robe rouge. Ce tableau valut au père Gillard d’acerbes réactions des bien-pensants. Un quotidien régional titra : « À Tréhorenteuc, une pin-up dans un chemin de croix ».
A la 13e station, Joseph d’Arimathie recueille le sang du Christ dans le Graal. Ce même Graal que l’on retrouve sur trois vitraux du chœur. Calice taillé dans une émeraude, il figure sur la table de la Cène, et apparaît dans sa gloire aux chevaliers de la Table Ronde, il rayonne enfin au centre du grand vitrail du chœur, au-dessus de Joseph d’Arimathie agenouillé devant Jésus et des symboles traditionnels des évangélistes. Au bas du vitrail, deux personnages représentent la famille Thétiot ; l’abbé Gillard reçut d’eux un héritage qu’il consacra à la réalisation de ce vitrail. Toujours dans le chœur, un tableau inspiré de diverses enluminures des XIVe et XVe siècles dépeint l’apparition du Graal aux chevaliers réunis autour de la Table Ronde. Écho du vieux mythe celtique du chaudron de fécondité et de vie, il remplit les assiettes de grasses volailles.
Les deux autres tableaux du chœur rappellent les grands thèmes légendaires de Brocéliande. Autour de Barenton s’ordonnent Yvain et le bassin d’or, Viviane enchantant Merlin, Ponthus combattant pour la main de la belle Sidoine, et Éon de l’Étoile. Au Val sans Retour, Lancelot et Morgane se défient, entourés des chevaliers prisonniers qui vivent leur songe doré, hors du temps... et le ciel est plein des terrifiants prodiges de l’enchanteresse.
Dernière œuvre de l’église, la mosaïque du Cerf blanc au collier d’or, dessinée par Jean Delpech sur les indications de l’abbé Gillard, témoigne une ultime fois de la fusion entre la spiritualité chrétienne et l’esprit des vieux romans celtiques. Le Cerf blanc et les quatre lions rouges illustrent un épisode de la Quête du Graal où Galaad aperçoit ces animaux surnaturels qui se révèlent être Jésus et les évangélistes. Dans les textes arthuriens, le Cerf guide parfois les héros vers leur destin, comme il conduisait les âmes des défunts dans les anciennes religions. Et le décor nous ramène à Barenton, avec les arbres, le ruisseau, le perron de 

Extrait du texte de Claudine Glot - 8 février 2007.

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